Points de vue sur l'actualité

Si rien n'est fait, catastrophe en vue dans le sanitaire et social

Le Conseil Économique et Social (CES) s'est penché les 6 et 7 juillet sur "le recrutement, la formation et la professionnalisation des salariés du secteur sanitaire et social". Le rapporteur de l'avis, Michel Pinaud, a appelé le Gouvernement à agir d'urgence face au risque de "catastrophe". Le secteur sanitaire et social (31 000 établissements publics et privés, ainsi que le secteur de l'aide à domicile), connaît en effet déjà "deux sortes de pénuries : un manque de salariés qualifiés et des postes budgétés mais vacants", a expliqué M. Pinaud. Et on risque de voir arriver d'ici cinq à dix ans, deux autres pénuries liées aux départs massifs en retraite et à une augmentation de la demande avec une population vieillissante." Le CES propose donc une série de mesures pour revaloriser ces métiers, en terme d'image, de formation et de rémunération : il soutient la demande du secteur d'une "campagne de valorisation" des métiers, "labellisée grande cause nationale 2004" et prône également la création d'un fonds paritaire pour la formation... La reprise de négociations salariales conventionnelles semble aussi nécessaire pour faire décoller des salaires encore trop bas (une auxiliaire de vie atteignait en 2003 le Smic au bout de seize ans d'activité) et pour offrir des "parcours professionnels positifs". Ce rapport, "destiné à enfoncer le clou pour faire agir le Gouvernement", rappelle aussi qu' "il y a beaucoup de battage sur le rafraîchissement des établissements, mais ce n'est pas en vendant des climatiseurs que l'on va régler le problème" de personnel.