Points de vue sur l'actualité

La place du logement dans la cohésion sociale

A la veille de la présentation du Plan du Ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale, Jean-Louis Borloo, sur la cohésion sociale, la CFTC entend bien être présente sur ce dossier. En février 2004 déjà, le rapport de Nicole Prud'homme, présidente CFTC de la CNAF, devant le Conseil économique et social, préconisait la création d'un Service public de l'habitat, chargé d'informer les personnes et de réunir les compétences en matière de logement et d'habitat, et de les mettre en synergie pour faciliter les opérations dans le logement social.

En outre, la CFTC dénonce les préjudices subis par les salariés. Le très sérieux Conseil social des HLM vient de produire des chiffres éloquents : en 1977, un ménage avec deux personnes à charge recevait l'APL jusqu'à 4 Smic de ressources. Aujourd'hui, le même ménage est privé d'APL à partir de 2,1 Smic. Entre ces deux chiffres, combien de salariés dépossédés de toute aide, alors même que le coût du logement n'a cessé de progresser !

Alors que faire ? Marc-Philippe Daubresse, secrétaire d'État au Logement, semble en être conscient : il faut agir sur toute la chaîne du logement, c'est-à-dire ne pas se contenter de prendre des mesures d'urgence pour les plus démunis. Il faut intervenir pour que les salariés modestes ou moyens trouvent des logements convenables, à une distance raisonnable de leur lieu de travail, dans un environnement acceptable, à des prix abordables ; et que les salariés un peu plus riches puissent accéder à la propriété ou intégrer des logements locatifs "intermédiaires."

La CFTC souhaiterait que les mesures ne soient pas timides, que le logement ne soit pas soumis à des injonctions politiques à court terme, que les professionnels du bâtiment ne dictent pas leurs recettes au ministre. Ce qui doit guider l'action, c'est la qualité de la vie de nos concitoyens, salariés, jeunes et retraités.