Points de vue sur l'actualité

Décentralisation : bilan du troisième rapport triennal du CCPR

Le CCPR (Comité National de Coordination des Programmes Régionaux d'apprentissage et de formation professionnelle continue) a adopté son troisième rapport triennal sur l'évaluation des politiques régionales de formation professionnelle continue pour la période 2000 - 2002 : lancement du Pare, des expérimentations Péry, de la loi de modernisation sociale, de la loi sur la démocratie de proximité...

Ce rapport constate l'existence d'un système d'information cohérent et commun à l'ensemble des régions. Cependant, il estime qu'il est nécessaire de conserver une vision globale du développement des politiques régionales de formation, même si les modalités de la construction de cette vision globale sont à réexaminer.

Sont toutefois soulignées certaines disparités régionales, et ce depuis le début des années 1990, en matière d'insertion des jeunes en tout début de vie active. Les régions sont confrontées à deux grands objectifs difficiles à articuler entre eux : la réduction des inégalités d'accès à la formation et l'articulation des politiques de formation, d'emploi, de développement économique et d'aménagement du territoire.

Les politiques régionales de formation et d'accompagnement poursuivent leur dynamique de territorialisation. Cependant, celle-ci varie d'un acteur à l'autre et d'une région à l'autre. Trois axes sont à développer :

  • Partage équilibré des logiques d'offre et de demande pour permettre l'organisation du territoire formatif dans plusieurs directions (limitation des effets liés à la démographie, adaptation du territoire éducatif et formatif aux dynamiques des territoires ruraux et urbains).
  • Confrontation entre logiques sectorielles et territoriales, celle-ci doit passer par un réexamen des instruments de la concertation entre les branches, l'Etat et les régions.
  • L'émergence d'une dynamique interrégionale pour mettre en place de nouvelles modalités de partenariats, d'organisation, de mise en œuvre...

La CFTC considère que la décentralisation doit se situer dans une perspective d'amélioration de l'existant, concerner tous les acteurs impliqués dans cette logique (l'Etat, les Conseils régionaux, les partenaires sociaux et les collectivités territoriales), inscrire l'action publique dans la durée, assurer la satisfaction des territoires et permettre à chaque individu une égalité d'accès à la formation tout au long de la vie, tout en lui garantissant la fluidité de son parcours personnel et professionnel par l'intermédiaire d'une offre territoriale cohérente de services et de formation. La détermination des domaines de compétences doit être à la fois précise et souple pour permettre une adaptation à l'évolution du contexte socio-économique. Dans cette optique, la CFTC estime qu'il est indispensable de déterminer des limites aux interventions de chacun afin que tous les acteurs puissent s'impliquer dans une politique régionale au service des salariés et des entreprises.

Un dialogue riche et durable doit s'instaurer entre tous les acteurs du champ de la formation afin d'apporter les réponses adéquates aux personnes les plus éloignées de l'emploi. D'autre part, il est très important de créer une synergie entre la formation initiale et continue, afin d'adapter les qualifications à la réalité du contexte régional.

La CFTC demande que les partenaires sociaux soient de véritables acteurs dans le schéma régional, aussi bien dans les instances de concertation avec les régions et l'Etat que dans le cadre des instances paritaires (Copire).