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Négociation sur les restructurations : palme d'or de la négociation la plus longue

Après quatorze mois de négociations et onze réunions plénières, syndicats et patronat n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord, le Medef exige un important assouplissement des procédures de licenciement alors que les syndicats tiennent au contraire à ce qu'elles soient mieux anticipées et plus sécurisées.

Les organisations de salariés exigent que, si cette négociation aboutit à un accord, celui-ci soit normatif, c'est-à-dire qu'il s'impose à l'ensemble des branches et des entreprises. En effet, la loi Fillon sur le dialogue social a donné aux entreprises la possibilité de signer des accords dérogatoires. Ce point est d'autant plus important pour la CFTC que le résultat de cette négociation sera intégré au Plan national de cohésion sociale que prépare Jean-Louis Borloo.

Autre point de la négociation sur lequel la CFTC ne transigera pas : la création d'un véritable droit individuel au reclassement. Cela suppose la création d'une «convention de reclassement personnalisée» qui garantisse au salarié le paiement de son salaire pendant le temps nécessaire à un reclassement de qualité. Il faut donc créer un dispositif de mutualisation du risque de licenciement. Point d'achoppement: le Medef est d'accord pour améliorer le reclassement des salariés mais à condition que cela ne coûte rien aux entreprises ! Cette négociation devait se terminer le 25 mars, puis le 8 avril, puis le 11 mai mais la énième réunion conclusive a été reportée probablement à septembre prochain. Cela paraître plus en plus difficile de parvenir à un accord.