Points de vue sur l'actualité

La démocratie sociale, non ! Plus de démocratie dans le social, oui !

"Le paritarisme est mort, vive la démocratie sociale !" pouvait-on lire, il y a quelque temps, à la une d'un quotidien du soir. Le paritarisme est un système qui réunit, en nombre égal, employeurs et salariés au sein d'un organisme pour en assurer le fonctionnement au nom du bien commun. En cinquante ans, il a fait les preuves de son efficacité. Or, certains de nos partenaires syndicaux ou patronaux souhaiteraient le voir remplacer par ce gadget très tendance qu'ils appellent «démocratie sociale.» la démocratie sociale consisterait à faire intervenir, autour de la table des négociations, des associations, notamment, de chômeurs pour tout ce qui concerne l'assurance-chômage, et d'usagers, pour ce qui a trait à la maladie. C'est oublier que les organisations syndicales ont vocation à défendre les droits des chômeurs qui sont des travailleurs momentanément privés d'emploi, et à gérer paritairement l'assurance maladie : leur légitimité repose sur le fait que ce sont les salariés et les entreprises qui financent majoritairement le système. Or, lorsque tel patron, frère d'un ministre très médiatique, dit qu'il n'a aucune légitimité à siéger au sein du conseil d'administration de la Sécurité Sociale, Nous ne pouvons nous empêcher d'y voir un renoncement du Medef au rôle social que les entreprises ont à assumer. Lorsque je vois telle organisation syndicale, réputée pour son opposition systématique, se satisfaire, à l'instar du patronat, du jugement rendu en avril dernier par le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille selon lequel le plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) serait un contrat et non un accord collectif, il y a danger. Ce chemin risque de nous conduire à l'individualisation ou à l'étatisation des rapports sociaux ! Disant cela, nous ne défendons pas le statu quo : si le paritarisme a des points faibles - et il en a - corrigeons-les ! L'une des pistes consisterait à le rendre plus transparent (plus démocratique) : l'élection des administrateurs des caisses de la Sécurité sociale, que nous revendiquons, va dans ce sens.