Points de vue sur l'actualité

Assistantes maternelles : profession en voie de structuration

Peu structurée, la profession des quelque 300 000 assistantes maternelles était seulement régie jusqu'à présent par un statut datant de 1978, légèrement modernisé en 1992. Conscients qu'il devenait urgent de définir droits et devoirs des "nounous", les partenaires sociaux ont décidé de se doter d'une convention collective. Deux ans de négociation dont l'aboutissement sera la signature d'un accord très prochainement au Ministère du Travail, de l'emploi et de la Cohésion Sociale, sur invitation de Gérard Larcher, Ministre Délégué aux Relations du Travail. "Nous sommes très satisfaits car cette convention va enfin dépasser ce que le statut prévoyait et accorder une plus grande sécurité aux assistantes", explique Michèle Fasano, chargée des emplois de la famille à la Fédération CFTC Santé-sociaux. Pour couronner le tout, le Sénat examine en ce moment même un projet de loi pour revaloriser le statut des assistantes maternelles et des assistants familiaux. Ce texte, dont l'entrée en vigueur est prévue en janvier 2005, ne contente pas entièrement la CFTC. "Même si des petites révolutions sont prévues, comme la signature désormais obligatoire d'un contrat écrit entre les assistantes maternelles et les parents employeurs, il contient des insuffisances, résume Michèle Fasano. Le projet de loi limite dorénavant le nombre d'enfants à accueillir à trois simultanément et limité à six par nounou.

Or, il faut savoir que pour bénéficier de la protection sociale, une assistante maternelle doit avoir l'équivalent de trois enfants temps plein. De plus, ce projet évince les organisations syndicales de la commission départementale de la petite enfance. Qui alors pourra défendre les assistantes maternelles lorsque leur agrément sera menacé ?" Autant de questions que la CFTC a défendu, sous forme de propositions d'amendements, auprès de la rapporteuse du projet à l'Assemblée Nationale le 16 juin dernier.