Points de vue sur l'actualité

Sécu : un appel au dialogue

Jusqu'au bout, nous espérions éviter que le débat se termine dans la rue. Mais, une fois de plus, nous nous rendons compte que les représentants des salariés ne sont pas entendus.

Face à la tournure que prend le débat sur la réforme de l'assurance-maladie, la CFTC a pris la décision de se joindre au rassemblement du 5 juin. Jusqu'au bout, nous espérions éviter que le débat se termine dans la rue. Mais, une fois de plus, nous nous rendons compte que les représentants des salariés ne sont pas entendus, et ce malgré les nombreuses consultations lancées. Les raisons de notre mécontentement tiennent en quelques mots. Le Medef ne veut pas rejoindre un Conseil d'administration qui prendrait de réelles responsabilités. Et le Gouvernement, une fois de plus, donne quitus au Medef. Pour détourner la difficulté, il lui propose, pour le faire revenir, un simple conseil de surveillance qui n'aura pas grand chose à dire. Le Gouvernement a donc choisi ses alliés, la Mutualité, le Medef, voire les représentants des professions médicales, en mettant de côté les revendications des organisations syndicales. L'assurance-maladie serait dirigée en fait par un directeur mis en place par l'État. C'est pourquoi les partenaires sociaux que nous sommes ne peuvent accepter les mesures de financement proposées, parce que nous n'en contrôlerons pas les dérives. Un euro par consultation à la charge de l'assuré social, cela peut paraître indolore mais dans l'esprit du gouvernement, c'est une contribution appelée à grossir régulièrement. Bref, concernant les deux éléments essentiels pour la CFTC, la couverture des dépenses des assurés sociaux et le panier de soins, les salariés ne seront plus à l'abri de rien. La CFTC le répète, il faut une réforme. De nouveaux financements sont nécessaires. Mais nous voulons continuer à défendre un dispositif solidaire et équitable dans lequel les partenaires sociaux seraient de véritables acteurs. C'est pourquoi nous vous attendons nombreux le 5 juin prochain.