Points de vue sur l'actualité

Agro alimentaire : Doux mais déterminés

Pour ceux qui commençaient à en douter, la CFTC de l'entreprise Doux, premier producteur de volaille européen, rappelle qu'obstination et mobilisation paient toujours. Au terme d'une semaine nationale de débrayages et autres grèves, sans débordements, les 6 000 salariés français de Doux viennent d'obtenir gain de cause. Point de départ de cette grogne sociale : la remise en cause des 35 heures dans les sites français. "Nous nous sommes rendus compte lors des négociations salariales annuelles que la direction essayait de réduire nos jours de RTT, en prétextant une remise à niveau de tous les sites, explique Laetitia Mahfoudh, déléguée syndicale CFTC de Doux Blancafort (Cher). Rien ne nous était assuré à la place, même pas de salaires pour les heures supplémentaires et les repos compensatoires disparaissaient !" Face à ce mouvement d'humeur général, à son ampleur et à sa médiatisation, la direction a plié. "Le 10 mai dernier, elle acceptait de revoir les négociations : à Blancafort par exemple, on garde les dix jours de RTT, une prime sera attribuée le samedi, des pauses sont pré-établies. Nous sommes satisfaits et maintenant, tout est rentré dans l'ordre", poursuit la déléguée. Seul syndicat sur le site de Blancafort, la CFTC est présente dans trois autres et a influé de façon dynamique lors des négociations du conflit. Encore jeune, cette section a de l'avenir.