Points de vue sur l'actualité

Intermittents : clarifier le débat

La CFTC veut rappeler que l'exception culturelle française ne doit en aucun cas être financée par les chômeurs.

La France de la culture et l'Unedic paient aujourd'hui, avec le dossier des intermittents, vingt ans de laxisme des différents ministres de la Culture, et des milieux patronaux du spectacle. Devant un dossier qui va malheureusement prendre de l'ampleur à l'approche des festivals d'été, il nous paraît important aujourd'hui de clarifier les choses pour que chacun puisse avoir la plus juste information. Pour la CFTC, il faut une culture de qualité et pérenne car elle est un besoin vital pour tous et elle est de plus, en France, notre fierté. Il est sûr que l'exception culturelle française est bien plus un atout qu'un inconvénient.

Néanmoins, à la CFTC, nous voulons rappeler que cette exception culturelle ne doit en aucun cas être financée par les chômeurs via une diminution de leurs indemnisations ou par les cotisations solidaires des autres salariés. Il faut savoir qu'un intermittent, lorsqu'il cotise au régime de l'Unedic pour un euro, en reçoit huit en moyenne pour ses indemnités, alors que le salarié commun ne reçoit que la moitié d'un euro. C'est donc un régime bien particulier, et l'on comprend dans ces conditions qu'il soit responsable entre un quart et un tiers du déficit de l'Unedic. La CFTC est donc d'avis que cette profession se gère elle-même, sur le modèle d'autres professions, le bâtiment ou l'agriculture par exemple, qui ont mis en place des caisses spécifiques. Certes, tous les salariés n'ont pas la chance d'avoir un festival de Cannes pour pouvoir braquer les projecteurs des médias sur leur situation. Et si nous nous en réjouissons pour les intermittents, nous le déplorons pour les autres. Car quotidiennement, nous assistons à des plans sociaux bien plus douloureux pour lesquels il n'y a d'autre spectateur que la CFTC pour le faire savoir. Et à la CFTC, c'est l'ensemble des salariés, les "obscurs" comme les intermittents, que nous défendons.