Points de vue sur l'actualité

La CFTC refuse le retour de la corvée

Le 3 mai dernier, un accord était trouvé entre le gouvernement et la majorité sur la "journée de solidarité" destinée à financer le plan autonomie des personnes âgées et handicapées. La date de cette journée serait dorénavant fixée par négociation dans les secteurs privés ou publics. Toutefois, le ministre délégué aux personnes âgées, Hubert Falco, précisait que le lundi de Pentecôte serait retenu comme journée de solidarité en l'absence d'accord.

  • Dans le secteur privé, les négociations auraient lieu entre partenaires sociaux par entreprise ou par branche;
  • Pour les trois fonctions publiques - d'État, territoriale et hospitalière - les négociations s'ouvriraient "établissement de santé par établissement de santé, ministère par ministère," et "rectorat par rectorat" pour l'Éducation nationale;
  • S'agissant des collectivités territoriales, elles auront lieu par conseil régional, général et par municipalité.

Que cela soit dans le privé ou le public, les accords devront être conclus "chaque année avant le 31 décembre." Le lendemain de ces annonces, au terme d'une manifestation, la CFTC Paris remettait à Hubert Falco les 100 000 pétitions réunies contre la suppression du caractère férié du lundi de Pentecôte. Dans un communiqué, elle marquait son désaccord avec la nouvelle proposition : "lundi de Pentecôte, autre jour férié ou sept heures de-ci de-là, le projet gouvernemental va toujours cahin-caha, taxant les seuls salariés en organisant le retour de la corvée ; c'est à dire le travail obligatoire sans être rémunéré. La CFTC se demande pourquoi la prise en charge nécessaire des personnes âgées et handicapées échappe à la "cohérence et la vision d'ensemble" que le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, évoque à propos de l'assurance maladie. Pourquoi cette question est-elle traitée à la va-vite, sans entrer dans la réforme du système de santé. Cela éviterait sûrement de rendre des décisions à la légère. Ou peut-être est-il urgent de taxer les salariés, sous couvert de solidarité ?"