Points de vue sur l'actualité

Sanofi-Aventis : beaucoup de bruit pour rien ?

Après avoir résisté trois mois à son concurrent français Sanofi-Synthélabo, le laboratoire franco-allemand, Aventis, vient finalement d'accepter son offre de fusion jadis hostile, devenue subitement amicale. Pour remporter cette victoire, Sanofi a renchéri de façon importante (+ 6,7 milliards d'euros) son offre initiale lancée fin janvier. Baptisé "Sanofi-Aventis", le nouveau groupe deviendra le troisième groupe pharmaceutique mondial. Les PDG se déclarent satisfaits : celui d'Aventis s'octroie ainsi une retraite confortable, faisant une nouvelle version des épisodes Total-Elf, ou Vivendi... et à Sanofi, on ne regrette rien. Mais les salariés, premiers concernés par les futures restructurations, comment le vivent-ils ? Soulagés ? "Nous avions le choix entre trois solutions, explique Serge Robiche, délégué syndical CFTC Aventis. Aventis en solitaire, mais depuis quelques années, nous déclinons ; Aventis et Novartis, mais ce dernier est le roi de la délocalisation et des restructurations de grande ampleur ; et la solution Sanofi. Bien-sûr, cette fusion ne nous enchante pas, mais nous espérons qu'elle sera la moins conséquente... Inévitablement, des emplois vont disparaître, sans être remplacés. Toutefois, Sanofi nous assure qu'il n'y aura pas de licenciements secs et que s'appliqueront surtout des mesures d'âge. Puis, Sanofi nous a présenté un projet conforme à nos revendications, comme la réintégration de l'informatique, externalisé jusque-là." Commencera donc dès juin, avec la fin du délai légal de l'OPA et la naissance officielle du nouveau groupe, une période délicate pour les sections CFTC Sanofi et Aventis : homogénéiser les différents accords salariaux ou autres conventions, moins favorables aux salariés chez Sanofi que chez Aventis. Il faudra donc veiller à éviter une dévalorisation des avantages d'Aventis et favoriser l'amélioration pour Sanofi.