Points de vue sur l'actualité

Rencontre avec le Ministre sur les questions relatives à la santé au travail

Le 13 avril dernier, c'est devant Gérard Larcher, Ministre Délégué aux Relations du Travail, que s'est tenue la formation plénière du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels. Chaque année, ce rendez-vous est un temps fort pour l'institution car il permet aux partenaires sociaux de dresser un bilan des actions et réformes menées sur le plan des conditions de travail, mais aussi de débattre des perspectives d'actions pour l'année en cours. Présentées par Pierre-Yves Montéléon, responsable politique du secteur santé au travail, les remarques et attentes de la CFTC ont été nombreuses. Tout d'abord pour regretter l'absence de concertation qui a caractérisé les décisions qui visaient à moderniser l'organisation de la santé au travail. Rappelant que la politique de santé au travail doit s'élaborer entre l'État et les partenaires sociaux, la CFTC a déploré que le dialogue n'ait pas été le principe directeur de l'année écoulée. Elle a pris acte du changement annoncé par le ministre en espérant qu'il permette de bâtir dans la concertation, une réelle politique de prévention. Sur le fond, la CFTC a regretté que les dispositions légales et réglementaires n'incitent pas suffisamment à la prise en compte des risques psychosociaux, particulièrement ceux qui sont liés à l'organisation du travail (situations de sous-traitance, contrats précaires...). Ces dispositions oublient tout autant des catégories de salariés tels que les employés de particuliers employeurs ou certains fonctionnaires n'ayant ainsi pas ou peu accès aux moyens de prévention. Oubliés également, les salariés éloignés du travail ou ceux qui l'ont quitté. Ces derniers devraient bénéficier d'un suivi médical post-professionnel susceptible de réparer les dommages liés aux expositions passées et à même d'enrichir la connaissance des dangers de celles-ci.

Faisant le constat que de nombreuses entreprises considèrent l'évaluation des risques comme une contrainte administrative supplémentaire et ne respectent pas l'esprit de sa démarche, le représentant CFTC a enfin demandé qu'en cette matière, la période de sensibilisation prenne fin et le contrôle, seul gage d'efficacité, soit effectif.