Points de vue sur l'actualité

Prendre soin de la santé du salarié

Dans la continuité de ses travaux sur le harcèlement moral ou la place du travail, le Conseil Économique et Social (CES) avait choisi, lors de son assemblée plénière des 6 et 7 avril, de se pencher sur les conséquences et les risques que peuvent engendrer les nouveaux modes d'organisation et autres formes de management dans le travail, sur la santé physique et mentale du salarié. Le CES estime nécessaire d'engager un débat sur ce qui peut engendrer "souffrance au travail" dans une société qui valorise la performance individuelle et la rentabilité. En effet, les contraintes des logiques économiques et financières sont susceptibles aujourd'hui d'empêcher l'individu de se forger sa propre identité et par là, de structurer sa santé mentale. La CFTC, par la voix de Bernard Vivier, a rappelé que "l'accroissement du stress, de la fatigue mentale, des pathologies de surcharge, de la peur, celles liées à la pression, les dépressions, ont fait évoluer en quelques décennies la notion de souffrance physique et psychique au travail. La CFTC partage tout particulièrement l'avis du rapporteur, Elyane Bressol, sur le besoin de créer ou de recréer des collectifs de travail solidaires. Car dans ce monde actuel du travail médiatisé, comme hier dans le monde industriel, il est besoin de combattre l'isolement et le déracinement du travailleur. La CFTC considère également que l'enrichissement du concept de prévention et l'installation de la notion de santé mentale dans le champ du droit social sont deux éléments forts dans la construction d'une inévitable politique de santé au travail et d'amélioration des relations professionnelles. Tout en considérant que la santé au travail est partie intégrante de la santé publique, la CFTC reste attachée à ce qu'elle soit placée sous la responsabilité du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Cohésion Sociale. La CFTC a voté l'avis, appréciant de façon positive l'ensemble du texte, lequel a été adopté à 108 voix pour, 21 contre, et 28 abstentions.