Points de vue sur l'actualité

Générale des Eaux : début de conflit et droit d'alerte

"Ces 55 minutes de débrayage ne sont qu'un début ! S'il faut aller jusqu'à la journée de grève pour faire entendre nos revendications, nous le ferons !" Henri Gaudillière, délégué syndical central CFTC de la Générale des Eaux est remonté. "Les négociations salariales sont en situation d'échec depuis plus d'un an. L'augmentation de 2003 était dérisoire, symbolique si j'ose dire, et cette année, aucun accord n'a pu être trouvé, et ce en dépit des bons résultats économiques annoncés par le PDG Henri Proglio." Unis en intersyndicale, les syndicats demandent une augmentation générale des salaires de 5% pour 2004, ainsi qu'une prime de rattrapage de 1 000 euros pour 2003. Face à la rupture du dialogue social, les syndicats avaient déclenché un droit d'alerte sociale nationale dès le 18 février, afin d'entreprendre de véritables négociations. La direction n'étant pas sortie de son silence, les syndicats ont été contraints le 9 avril à appeler à un débrayage de 55 minutes, qui a été suivi par 60% des 14 000 salariés de Générale des eaux, et à déclencher un droit d'alerte économique, lors de la tenue d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire afin que la direction s'explique. "Ce CCE n'a pas effacé nos inquiétudes, ni comblé nos attentes. La direction refuse de modifier ces propositions. Une grève générale de 24 heures est donc prévue le 26 avril." Depuis le regroupement des 48 filiales de Générale des Eaux, elle-même filiale de Veolia (ex-Vivendi Environnement), la CFTC Générale des Eaux, jeune section, a fort à faire puisque ce regroupement signifie harmonisation des accords et autres conventions collectives. Le processus, entrepris dès 1997, est toujours en cours.