Points de vue sur l'actualité

Un ministre bien empressé

Le ministre de Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité, François Fillon, accélère l'allure et semble pressé de faire adopter son projet de loi sur la dépendance, avec comme mesure principale la suppression d'un jour férié pour financer le plan de solidarité contenu dans ce texte. L'examen du projet de loi par la Commission des Affaires Sociales de l'Assemblée Nationale débutant le 7 avril, la CFTC Paris, initiatrice de l'action, met donc les bouchées doubles pour convaincre le Ministre du caractère non pertinent de son projet. Sa principale arme : une pétition reprise dans l'ensemble du mouvement CFTC et dont les retours prouvent le tollé provoqué par la mesure. "Nous espérons encore recueillir davantage de pétitions pour les transmettre au Ministre ! Tant que la loi n'est pas adoptée, il y a encore de l'espoir. Il ne s'agit pas pour nous de contester la nécessaire solidarité nationale, ni de refuser par principe de travailler plus, mais la suppression d'un jour férié, et en particulier le Lundi de Pentecôte, est, contrairement au résultat escompté, une mauvaise solution, économiquement risquée, fiscalement problématique, socialement contestable, et qui ne remplit pas les objectifs affichés", explique Joseph Thouvenel, président de l'Union Départementale CFTC 75.

Le 3 mars dernier, alors que le ministre présentait son projet devant la Commission des Affaires Sociales de l'Assemblée, l'Union Départementale CFTC 75 et le collectif des Amis du Lundi, organisaient dans une salle annexe une conférence de presse pour décliner, chiffres et enquête à l'appui, les résultats catastrophiques que ne manquera pas de créer cette suppression. Un dossier explicatif a été remis à chaque journaliste, ainsi qu'au Ministre lui-même ("je vais l'étudier avec grand intérêt"). A ce jour, vingt-neuf parlementaires, de tous bords politiques, soutiennent l'action de l'Union Départementale CFTC 75 : Jacques Santini, Noël Mamère, François Loncle, Serge Blisko, Jean-Paul Huchon, Rudy Salles,... "C'est maintenant ou jamais qu'il faut soutenir cette initiative CFTC. Après le printemps, il sera trop tard...," termine Joseph Thouvenel.