Points de vue sur l'actualité

Régression de la politique familiale du logement

Lors du conseil d'administration de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) du 2 mars dernier, la délégation CFTC a voté contre le projet de barème des aides au logement et s'est montrée particulièrement critique à l'égard de ce qu'elle a qualifié de "régression généralisée de la politique familiale du logement." A la lecture du texte, présenté avec plus de six mois de retard, les administrateurs CFTC ont dénoncé l'augmentation considérable du seuil de non versement des aides au logement (de 15 à 24 euros), la suppression de l'abattement pour frais de garde (762,25 euros) dans le calcul de la base ressources, ainsi que la prise en compte dans cette même base des "majorations de retraite" des personnes ayant élevé au moins trois enfants. Au bout du compte, ces mesures, qui sont une attaque directe contre les familles nombreuses et modestes, permettent de diminuer le coût de la revalorisation des aides au logement de 225 millions à 54 millions d'euros.

Rappelons pourtant que, dans un rapport présenté récemment au Conseil Économique et Social, Nicole Prud'homme, présidente CFTC de la CNAF, démontrait l'urgence d'une vraie politique du logement en France. On comprend alors pourquoi les administrateurs de la CNAF ont assorti leur vote négatif d'une "motion de protestation à l'attention des pouvoirs publics." A lire également, l'entretien avec Nicole Prud'homme paru dans l'Humanité du 9 mars, présenté comme "un coup de gueule inhabituel de la présidente de la CNAF".