Points de vue sur l'actualité

Les périmètres de la nouvelle gouvernance

Le constat du haut conseil sur la gouvernance de l'assurance maladie est sans appel : la multiplicité des acteurs et le partage mal défini des compétences favorisent les dérives du système. Il est donc grand temps de mieux structurer et coordonner l'exercice des pouvoirs de l'État, des partenaires sociaux et des professionnels de santé au sein de l'assurance maladie, sans remettre en cause les principes fondateurs d'universalité et de solidarité de la Sécurité sociale de 1945.

Il revient à l'État de définir une politique de santé publique dont l'une des finalités premières devra être l'organisation de la prévention avec une réelle éducation à la santé à commencer par les plus jeunes. La représentation nationale doit voter une loi de finances pluriannuelle et non plus définir de simples objectifs qui ne sont jamais tenus. En lien étroit avec l'État, les partenaires sociaux doivent peser non seulement sur les grandes orientations de l'assurance maladie et sur leur optimisation mais aussi s'assurer de leur mise en oeuvre et de leur évaluation sur le terrain. Des élections au sein de la Sécurité sociale confirmeraient leur pleine légitimité à agir et ceci dans un souci de proximité de l'ensemble des assurés sociaux.

Parallèlement, les professionnels de santé doivent être porteurs d'une offre médicale de qualité au juste coût et mieux articuler médecine de ville et hospitalière. Une redéfinition de l'assurance maladie complémentaire s'impose afin d'offrir le panier de soins le plus adapté aux besoins des assurés sociaux. Elle doit trouver prioritairement sa source dans les contrats d'entreprise.

Tribune de Jacques Voisin publiée dans Le Figaro le 17 février.