Points de vue sur l'actualité

Seb-Moulinex : affaire non classée

À la veille du Comité central d'entreprise (CCE) du 17 février, qui devait se pencher sur le plan de restructuration des sites de production de Normandie et des Pays de la Loire de Moulinex-Seb, la décision du Conseil d'État du 6 février est tombée tel un couperet, annulant l'autorisation du Ministère de l'Économie de reprise partielle de Moulinex par Seb. Ce verdict est vécu comme un acharnement par la CFTC Moulinex : "Pourquoi casser définitivement ce qu'il reste de Moulinex ? Le Conseil d'État préférerait-il que Seb s'allie à un fabricant chinois, comme le fait la concurrence ? Nous sommes les seuls de l'électroménager à encore fabriquer en Europe. Et que vont devenir les salariés de Moulinex ?", s'interroge Daniel Fauvel, délégué syndical central CFTC Moulinex.

La décision du Conseil s'appuierait sur la politique européenne sur la concurrence : avec la reprise de Moulinex, Seb obtient le monopole de nombreux produits électroménagers en France : impossible selon Bruxelles. Mais la raison principale évoquée est que l'État n'a pas adressé un argumentaire suffisamment explicite à l'égard des consommateurs.

"Il est urgent que l'État rédige cet argumentaire, pour le bien de Moulinex", poursuit Daniel Fauvel. De fait, la CFTC Moulinex se distingue de certains qui, n'ayant pas assimilés la reprise de Moulinex par Seb, se réjouissent déjà de ce semi-échec "C'est dans la douleur, contraints et forcés, que nous avons accepté la reprise en octobre 2002. Maintenant il faut tourner la page et penser aux 1 685 salariés restants de Moulinex. Les mettre au chômage ne fera pas revenir les autres", explique le représentant CFTC.