Points de vue sur l'actualité

Pénibilité et départ anticipé

C'est à la fin des années 1970 que la notion de pénibilité du travail a, pour la première fois, été prise en compte en ouvrant le droit à la retraite dès 60 ans (alors qu'il était encore fixé à 65 ans) sous certaines conditions de travail (travail en continu ou semi-continu, à la chaîne, à la chaleur...). Actuellement, la prise en compte de la pénibilité s'exprime dans certains dispositifs, institués pour certaines professions (routiers, transporteurs de fonds, pompiers ...) ou liés à certaines conditions de travail (telle que l'exposition à l'amiante), et qui permettent un départ anticipé à la retraite.

De fait, le seul traitement de la pénibilité s'exerce actuellement par le départ anticipé. Or, pour la première fois depuis dix ans, le nombre de personnes relevant d'un dispositif public de préretraite a été inférieur à deux cent mille en 2002 et cette tendance devrait se confirmer. Alors que la logique de compensation semble manifestement avoir atteint ses limites, il paraît essentiel de s'engager dans une démarche de réduction de la pénibilité qui n'a pas seulement des répercussions sur la vie au travail mais également sur la santé à plus long terme. L'amélioration des conditions de travail est, par conséquent, fondamentale pour, à la fois, maintenir les salariés âgés en emploi et préserver une vie convenable après l'emploi.