Points de vue sur l'actualité

Schneider Electrics : tu habites Nanterre ? Alors tu travailleras à Grenoble !

Les plans sociaux se succèdent dans la métallurgie et Schneider Electric n'y échappe pas. Mais la direction du groupe de matériel électrique fait preuve d'une certaine originalité. En juin 2003, les salariés découvraient que trois axes de restructuration étaient lancés : l'externalisation de certains secteurs (l'informatique notamment), des plans de sauvegarde de l'emploi, et enfin le regroupement de chaque métier sur un secteur géographique défini. Objectif : "diminuer les coûts et parvenir à une plus grande efficacité." Ce sempiternel refrain devait seul justifier ce mouvement de grande ampleur, qui pourrait laisser croire que le groupe se porte mal. "Les chiffres contredisent ces restructurations, affirme Mireille Teurlay, déléguée syndicale centrale. Le groupe afficherait une marge brute de 12% en 2003." Alors pourquoi ce mouvement qui envisage à ce jour de supprimer 620 postes, de transférer 262 personnes et d'en externaliser 514 dans la seule France ? "Il s'agit en fait d'une sorte de plan social inavoué. La direction escompte que les gens mutés refuseront de partir et accepteront un licenciement, s'insurge Michel de Menou, représentant syndical CFTC au CCE. "Tous les syndicats présents dans le groupe, se sont unis, pour la première fois le 29 janvier pour dénoncer la mauvaise gestion d'une direction n'appliquant qu'une stratégie de gain à court terme. A leurs côtés, plus de 60% des salariés ont affiché leur volonté de ne pas assister à la braderie de leurs compétences et de leur entreprise.