Points de vue sur l'actualité

2004 : l'année cruciale

Des prévisions conjoncturelles favorables

  • Les prévisions évaluent l'inflation à environ +1,8% pour 2004 (2,2% en 2003);
  • La croissance tributaire de paramètres comme les croissances mondiale et européenne, mais aussi de l'évolution du dollar par rapport à l'euro, des taux d'intérêts ou du prix du pétrole reste incertaine. Le chiffre de 1,5% est avancé avec une croissance forte en fin d'année (+2,8% au quatrième trimestre);
  • Les salariés placent souvent l'emploi devant les salaires comme revendication en période de fort chômage.

Cette priorité pourrait s'inverser. Les entreprises auront intérêt à rompre avec la modération salariale si elles ne veulent pas voir éclater de nombreux conflits sur les salaires.

La situation des salaires continue à se dégrader

Traduction de la crise :un coup de frein sur les salaires horaires ouvriers. La proportion des salariés payés au Smic est une fois de plus en hausse. Les allégements de charges sociales pour les employeurs ont probablement plus d'efficacité pour tirer les salaires vers le bas que d'effet emploi.

En bas de l'échelle salariale(1,2 fois le Smic), l'éventail de salaire a plutôt tendance à se resserrer autour du salaire minimum passant ces dernières années de 22% à 30%. Les salariés des TPE perçoivent en moyenne une rémunération inférieure de 15% à celle versée dans les entreprises de dix salariés et plus. Les disparités hommes / femmes restent nettement moins marquées dans les TPE (écart de 8%) que dans les unités plus grandes (19%).

Le Smic

La suppression des Smic multiples liés aux 35 heures a conduit à une hausse de 5,27% du Smic au 1er juillet 2003. Cette hausse va se poursuivre jusqu'en 2005 et la disparition du Smic 39 heures. Le Smic 35 heures est à 1 090,51 depuis le 1er juillet 2003.

La situation dans les branches

Le nombre de branches, dont les premiers coefficients de la grille indiciaire garantissent un salaire en dessous du Smic, continue à augmenter. Le plus grand désordre règne dans beaucoup de branches où les minima restent évalués à 39 heures, dans le cadre du RMAG. Ces minima de branche devront être revalorisés de la même façon que le Smic, c'est-à-dire sur 35 heures et non 39 heures. Le fait d'attendre ne facilitera pas les choses pour les branches car, plus les écarts entre minima et Smic seront grands, plus l'effort nécessaire sera important. Si les branches peuvent jouer sur les désordres engendrés par les Smic multiples, cela ne sera plus possible après 2005.

Les préconisations de la CFTC

Dans les branches

  • Un plan sur trois ans pour mettre les branches en conformité par rapport au Smic;
  • Une politique salariale courageuse qui non seulement maintienne le pouvoir d'achat pour tous, mais participe, en fonction des possibilités de la branche, au soutien à l'économie par la consommation;
  • Simplifier et rendre plus lisibles les grilles de salaires. Ne pas en recréer à 39 heures;
  • Les minima de branche doivent converger vers le demi-plafond Sécurité sociale 2004 :1238 euros (1 216 euros en 2003).

Dans les entreprises

Les propositions de la CFTC dans l'entreprise doivent évidemment tenir compte des propositions de la branche et de la situation économique de l'entreprise. La priorité va au moins au maintien du pouvoir d'achat et à un effort sur les bas salaires, le dérapage de l'inflation devant être pris en compte.

La CFTC continue de défendre une part collective prépondérante dans les augmentations. Si l'entreprise n'a pas négocié les 35 heures, et un maintien du salaire lors du changement d'horaire, il y aura lieu de prendre en compte la loi sur la convergence des garanties mensuelles de revenu et de revaloriser les salaires sur deux ans pour les salaires payés au Smic. Il conviendra également de vérifier que la loi sur la convergence des garanties mensuelles de revenu est bien appliquée dans l'entreprise.

Les propositions de la CFTC

  • Le maintien du pouvoir d'achat pour tous par les augmentations générales;
  • Augmentation pour tous du pouvoir d'achat compte tenu des résultats de l'entreprise. Il est souhaitable cette année, si la négociation donne de faibles résultats, de prévoir une nouvelle rencontre dans le deuxième semestre pour tenir compte de la croissance si elle est au rendez-vous. (Cette proposition ne doit venir qu'en fin de négociation pour ne pas servir de prétexte à l'employeur pour rester à un niveau trop bas de revalorisation);
  • Les augmentations individuelles sont la reconnaissance d'un mérite ou d'une nouvelle qualification. Elles ne peuvent servir à maintenir le pouvoir d'achat. Il y a lieu de tenir également compte du mérite collectif;
  • Les plus bas salaires doivent bénéficier d'un effort particulier.