Points de vue sur l'actualité

"Chercheur public très précaire corvéable à merci"

Sous prétexte de souplesse de recrutement et d'une meilleure réactivité du milieu de la recherche Gouvernement assène des mesures budgétaires et humaines, qui sont en train d'étouffer les chercheurs du public. C'est pour tenter de regagner un peu d'oxygène que les chercheurs CFTC se joignent au mouvement de protestation. "On assiste à une prévarication organisée par le Gouvernement, qui nuira de toute évidence à l'efficacité", confirme Alain Romand, délégué CFTC de l'Inserm. Malgré les annonces du Ministre de la Recherche, Claudie Haigneré, et les "tours de passe-passe pour faire croire que le budget est en hausse", la situation est devenue irrespirable : crédits toujours en baisse, recrutements en baisse de 50% en un an, disparition de 550 postes en 2004, création du statut de chercheur en CDD (de 2 à 5 ans)... Alain Romand tente de s'expliquer ces mesures par une différence d'appréciation : "En politique, il faut réagir de plus en plus sur du court terme, du fait des échéances électorales. Malheureusement, la recherche ne peut pas s'aligner puisque, par essence, elle privilégie le long terme." Pour autant, la CFTC-Inserm n'a pas encore signé la pétition dénonçant les coupes budgétaires, en circulation depuis le 7 janvier : "On ne veut pas que cela devienne un combat politisé. C'est bien beau de dire que l'on va démissionner si on n'obtient pas plus de crédits, mais cela va t-il arranger la situation ?", questionne le délégué.

Les chercheurs CFTC seront sûrement signataires de la pétition car "il faut que la recherche soit une priorité nationale, et pas seulement en parole." Ils attendent donc que le gouvernement mette en place un grand débat sur la recherche. Il est urgent de se concerter, de proposer et de reconstruire.