Points de vue sur l'actualité

Assurance- maladie : Plus rien comme avant ?

Il ne serait pas acceptable que demain tous les risques en matière de santé ne soient pas couverts de façon égalitaire.

Le 14 juillet dernier, la France entière a pu se croire rassurée par les propos du président de la République, lorsqu'il affirmait haut et fort qu'il ne toucherait jamais aux principes de l'assurance - maladie, qui ont assuré pendant soixante ans aux Français l'accès de tous à des soins de qualité. Nous sommes à présent à la veille de la remise au Gouvernement du rapport du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, prélude à la réforme de notre "Sécu." Au vu du sombre diagnostic établi par cette instance, on peut craindre que plus rien désormais ne soit comme avant. Pour la CFTC, procéder à des économies qui passent par une responsabilisation de tous les acteurs, assurés et prescripteurs, sera inévitable. Il faudra amener les assurés à connaître le coût des soins qu'ils reçoivent et les médecins à une prise de conscience plus solidaire des incidences de leurs prescriptions. Mais il ne serait pas acceptable que demain tous les risques en matière de santé ne soient pas couverts de façon égalitaire. L'assurance maladie est financée par les salariés et les entreprises. Elle doit donc servir à couvrir tous les risques de la vie courante. Si l'Etat s'est joint aux financeurs de la première heure, c'est de façon subsidiaire, pour répondre à une mission de solidarité envers les plus démunis. C'est de cette réalité qu'il faut partir dans le débat actuel sur la gouvernance de l'assurance maladie, dans laquelle les Français, par le biais de leurs représentants, doivent continuer à avoir leur mot à dire. Les Français sont satisfaits de leur système de soins. Ils comprennent que le simple fait de vivre plus longtemps, joint aux progrès de la médecine, pourra coûter plus cher. Mais ils n'accepteront jamais qu'il y ait une différence de soins entre la France d'en haut et la France d'en bas.