Points de vue sur l'actualité

Insertion des jeunes diplômés : la situation se dégrade

Le recul observé lors de la précédente enquête en 2002 s'est nettement confirmé en 2003 : la proportion de jeunes diplômés ayant un emploi deux ans après leur diplôme a reculé de onze points en deux ans (de 89% à 78%). La morosité durable de la conjoncture économique se traduit par le durcissement de l'embauche des jeunes diplômés. Ceux-ci constituent une variable d'ajustement conjoncturel pour la plupart des recruteurs. Ces résultats confirment aussi la tendance observée tout au long de l'année 2003 dans le baromètre Apec de l'emploi cadre, avec la réticence accrue des entreprises pour le recrutement de débutants.

Ce phénomène classique est d'autant plus marqué actuellement que le principal secteur recruteur des débutants ces dernières années (les services informatiques) n'est toujours pas sorti de son marasme : la fonction informatique est désormais au quatrième rang des fonctions occupées par les nouveaux cadres.

On observe cependant que s'il y a moins de jeunes diplômés en emploi, le statut de ces derniers reste proportionnellement très proche de la cohorte précédente : 58% de la promotion 2001 ont le statut cadre contre 60% pour ceux de la promotion 2000. De même, si la durée de recherche d'emploi s'est dégradée, c'est toujours une majorité de jeunes qui a trouvé un emploi en moins de trois mois (de 61% en 2002 à 52% en 2003). Le rétrécissement du marché se traduit enfin par le renforcement de sa sélectivité : bac+5 et diplômes d'écoles d'ingénieurs restent largement favorisés.