Points de vue sur l'actualité

Les raisins de la colère

La CFTC continuera à œuvrer pour que la négociation sur les restructurations porte vraiment sur le fond.

Avec l'avalanche des plans sociaux qui s'abattent sur les salariés, ce n'est pas maintenant que nous allons transiger dans l'actuelle négociation sur les restructurations. Le 21 novembre dernier, la discussion a tourné court entre le patronat et les représentants des salariés. Et pour cause : la proposition du Medef cherchait à définir le licenciement économique comme "une suppression d'emploi destinée à rétablir, à sauvegarder ou à améliorer la compétitivité de l'entreprise". Avec une telle définition, le patronat pourrait licencier n'importe quel salarié pour motif économique. Les propositions de la délégation patronale sont tellement irrecevables que l'on peut se demander si elle ne joue pas la montre, le temps que le projet Fillon sur la réforme du dialogue social soit voté, pour laisser ensuite les mains libres aux entreprises.

La CFTC n'est pas dupe et continuera à œuvrer pour que cette négociation porte vraiment sur le fond. Pour elle, si la formule du licenciement économique se justifie pour des sociétés en difficulté, il n'est pas question de retendre à des entreprises en bonne santé qui doivent pouvoir faire face à leurs responsabilités sociales. Le délégué à la mission interministérielle sur les mutations économiques, Jean-Pierre Aubert, vient d'ailleurs d'apporter des éléments à l'appui de cette position. Devant un parterre de DRH, n'a-t-il pas souligné récemment que les décisions concernant les restructurations sont le plus souvent prises sans concertation ni explication avec les salariés ? On ne saurait mieux dire. De quoi nous encourager pour ne pas mollir le 12 décembre prochain, date de la prochaine rencontre sur les restructurations.