Points de vue sur l'actualité

Service minimum, non ; dialogue social maximum, oui

Il est possible, par l'accord entre partenaires sociaux, de prévenir efficacement les conflits pour rendre le recours à la grève de moins en moins nécessaire.

Le débat sur le service minimum, bien mal engagé, pourrait-il finir mieux qu'il n'a commencé ? En tous cas, nous ne pouvons que nous réjouir lorsque Gilles de Robien, Ministre des Transports, s'exprime en faveur d'un projet d'anticipation et de prévention des conflits, citant même le dispositif mis en place à la RATP à l'initiative de la CFTC. Lors d'une rencontre bilatérale fin novembre, une délégation de la CFTC avait, en effet, suggéré au Ministre de sortir par le haut d'un débat qui oppose de façon beaucoup trop simpliste droit de grève et continuité de service public. Et ceci en s'appuyant sur l'expérience de contrat de paix sociale menée avec succès à la RATP. La CFTC n'a jamais été en faveur d'un appel systématique à la grève qui porte préjudice aux usagers d'un service public, mais il lui paraît tout aussi évident que l'instauration d'un service minimum est inconciliable avec le respect du droit de grève. Un regard sur nos voisins européens donne des solutions à ce débat. Ainsi, le cas italien, qui semble susciter l'admiration de certains de nos politiques, paraît peu probant. Il présente surtout le t gros travers de dénier toute efficacité au dialogue social. L'exemple belge montre qu'il est possible au contraire, par l'accord entre partenaires sociaux, de prévenir efficacement les conflits de sorte de rendre le recours à la grève de moins en moins nécessaire.

Nos services publics doivent être modernisés, sans quoi ils s'exposeraient au risque de la privatisation, mais c'est d'abord et avant tout par le dialogue social dans ces entreprises qu'il faut commencer. Telle est la position que nous avons jusqu'alors défendue et que nous continuerons de défendre.