Points de vue sur l'actualité

Nestlé : de l'eau dans le gaz

"La direction utilise l'accord CATS (cessation d'activité des travailleurs salariés) pour dégraisser Nestlé Waters France (NWF) de 842 personnes." Jean-Luc Langlade, délégué syndical CFTC à NWF, ne mâche pas ses mots. C'est à l'issue de deux réunions entre la direction et les syndicats de salariés de NWF qu'il a appris cette réduction d'effectif, qu'il qualifie de "licenciements déguisés" dans la branche eaux minérales de Nestlé. Quelques jours plus tard, autre nouvelle : la direction souhaite apporter un avenant à l'accord CATS afin d'élargir le dispositif initialement prévu pour les salariés de 57 ans et plus aux salariés âgés de 55 ans. "Ce qui concerne près d'un millier de personnes et non plus 842", précise Jean-Luc Langlade. Le président directeur général de Nestlé monde reproche aux usines françaises leur coût industriel, qui est plus élevé que celui des usines italiennes.

La mesure devrait toucher les sites de Queyzac, Contrexéville, Vittel, Issy-les-Moulineaux et plus largement Vergèze, dans le Gard, où des services entiers, comme le gardiennage ou la cantine, devraient être sous-traités. Ces cinq sites emploient quelque 4 000 personnes. La CFTC demande une embauche pour trois départs mais la direction en propose une pour cinq. Jeudi 4 décembre, les syndicats devaient retrouver la direction pour négocier. Jean-Luc Langlade est décidé : "Si nous n'obtenons pas satisfaction, nous sommes prêts à durcir le mouvement, après la grève du mercredi 26 novembre dernier qui a été suivie à 85% à Vergèze."