Points de vue sur l'actualité

Négociation Retraites complémentaires : le Medef a dévoilé son plan

Contrairement à ce que l'on pouvait craindre, la troisième réunion de négociation sur les retraites complémentaires (le 27 octobre 2003) n'aura pas été "paralysée" par la non parution du décret sur les carrières longues ; un dossier particulièrement urgent à traiter. En effet, cette séance a permis d'entrer dans le vif du sujet et les organisations syndicales ont pris - non sans une certaine déception - connaissance des objectifs de la délégation patronale. Si celle-ci a réaffirmé sans équivoque son attachement à la répartition et sa volonté de sauvegarder les régimes Agirc/Arrco sur le long terme, les moyens pour y parvenir sont pour le moins inacceptables en l'état (augmentation du prix d'achat du point et baisse de la valeur de service du point). La CFTC a dit son désaccord sur la nouvelle baisse programmée du niveau des pensions. Face aux réserves du Medef concernant les avantages familiaux et les pensions de réversion, la CFTC a fait savoir qu'elle s'opposerait à tout nivellement par le bas, que le sujet méritait d'être approfondi compte tenu des nouvelles dispositions légales. La question de l'équilibre du régime des cadres est également un dossier délicat. Le Medef reste hostile à tout relèvement de la cotisation Agirc, ce que n'excluent pas en revanche certaines organisations syndicales dont la CFTC.

Sur révolution des régimes complémentaires, des dossiers majeurs restent à traiter tels la convergence Agirc/Arrco et la gestion des institutions.

Côté adaptation de la loi Fillon, la parution récente du décret (voir extraits du communiqué de presse CFTC ci-contre) fait de la transposition du droit à départ anticipé la priorité de la réunion du 4 novembre.

Hausse du chômage : la CFTC appelle les responsables politiques et sociaux à un peu plus de pragmatisme

"La progression du chômage atteint des sommets que l'on n'avait connus qu'en 1993.

"D'un côté, le Gouvernement veut tout faire pour obliger à travailler plus ceux qui ont un emploi : hausse des possibilités d'heures supplémentaires, suppression d'un jour férié, recul de l'âge de la retraite, suppression des FNE, assouplissement des 35 heures... De l'autre, libéraux « primaires » et employeurs veulent déréguler encore plus, prétextant que c'est à cause des 35 heures et d'une prétendue "rigidité" du Code du Travail, qu'on ne crée plus d'emplois en France. Pour la CFTC, c'est la reprise économique qui conditionne l'emploi. Le gouvernement et les employeurs ne doivent pas se tromper de cible.

"Prétendre que les Français sont brouillés avec leur travail à cause des 35 heures, ce n'est pas regarder la réalité en face ! La CFTC appelle les responsables politiques et sociaux à un peu plus de pragmatisme. La France, et pas seulement celle d'en bas, souffre. Cessez de la provoquer et de l'agresser."

Communiqué de presse du 31 octobre 2003.