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Formation professionnelle : moins d'une entreprise sur deux respectait l'obligation légale en 2000

Une enquête réalisée par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) révèle qu'en 2000, un peu plus de 50 % des entreprises présentaient un taux de participation financière à la formation professionnelle continue inférieur à l'obligation légale fixée, depuis 1993, à 1,5% de la masse salariale, dans les entreprises de plus de 10 salariés. Rappelons que suite à l'accord national interprofessionnel sur la formation professionnelle signé par les partenaires sociaux, dont la CFTC, le 20 septembre dernier, ce taux de participation doit passer à 1,6% à partir de 2004. Toujours en 2000, 36% des salariés avaient suivi, au moins, une action de formation dont la durée moyenne avoisinait 35 heures.

Les entreprises de plus de 2 000 salariés ont revu leur participation financière à la baisse (5,06% en 1994, 4,35% en 2000). Ce taux a également chuté dans les entreprises de 10 à 19 salariés (1,84% en 1999, 1,69% en 2000).

Certains secteurs ont au contraire énormément investi dans la formation continue, c'est le cas notamment du secteur des transports aériens et spatiaux (9,24%), de la production et distribution d'électricité et de gaz (5,38%) et de celui de la fabrication des équipements électriques et électroniques (5,15%).

De plus, certains secteurs affichaient un haut niveau d'accès de leurs salariés à la formation. C'est le cas des banques (74,5%), des postes et télécommunications (71,5%), de la production et distribution d'eau (61,8%). A l'inverse, d'autres secteurs accusent un très gros retard en la matière : secteur de la pêche et de l'aquaculture (4,6%), industrie du cuir et de la chaussure (14,9%). Pour la CFTC, les actions de formation doivent avant tout bénéficier à celles et ceux qui en ont le plus besoin (bas niveaux de qualification, salariés de plus de 50 ans...). Pour remédier aux nombreuses dérives constatées en matière d'accès à la formation, il est primordial que nos représentants dans les entreprises soient en mesure de déterminer les réels besoins en formation des salariés. C'est la raison pour laquelle la CFTC demande que les membres des Comités d'entreprises puissent participer à l'élaboration du plan de formation pour faire en sorte d'une part, que l'obligation légale de l'entreprise en matière de financement de la formation continue soit respectée et d'autre part, que les actions de formation soient destinées à ceux qui en ont le plus besoin.