Points de vue sur l'actualitéLes sans-domicile et l'emploiSelon une enquête de l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee) réalisée en 2001, trois sans-domicile sur dix travaillent. L'activité professionnelle exercée est souvent précaire (CDD, intérim, temps partiel non choisi...). La durée hebdomadaire moyenne de travail est de 32 heures. Pour les hommes, il s'agit avant tout de postes d'ouvriers ou d'employés dans le Bâtiment, les Transports ou l'Entretien. Quant aux femmes, les professions les plus courantes sont celles ayant trait aux services aux personnes comme, par exemple, femme de ménage ou serveuse dans la restauration. Parallèlement, plus du tiers des sans-domicile recherchent effectivement un emploi et, parmi ceux-ci, 78% sont inscrits comme demandeurs d'emploi (contre 85% dans le reste de la population). Cette enquête prouve que, contrairement aux idées reçues, les sans-domicile ne sont pas complètement coupés du marché du travail. Le travail est non seulement une valeur mais il est surtout le seul moyen de sortir de cette condition d'extrême précarité et d'accéder à un emploi stable et à un logement viable. Enfin, alors que 60% des sans-domicile évoquent des difficultés matérielles et/ou financières à mener correctement leur recherche d'emploi, "la réhabilitation de la valeur travail" prônée par le Gouvernement ne devrait-elle pas aussi passer par un soutien privilégié aux demandeurs d'emploi les plus démunis. |