Points de vue sur l'actualité

La réforme de l'apprentissage approche

L'apprentissage est victime d'une assez mauvaise réputation : les jeunes y sont orientés la plupart du temps contre leur gré, ce qui a pour conséquence un taux de rupture des contrats d'apprentissage de 25%. Afin de redorer, une nouvelle fois (d'autres s'y sont déjà essayé), le blason de l'apprentissage, le secrétaire d'Etat aux PME, Renaud Dutreil a annoncé, le 27 août dernier, son intention de revaloriser ce système de formation sur plusieurs aspects :

  • amélioration des conditions matérielles et statutaires des apprentis,
  • ouverture de passerelles avec d'autres filières de formation,
  • meilleure reconnaissance dans les conventions collectives du rôle de maître d'apprentissage,
  • toilettage des circuits de financement,
  • possibilité d'utiliser les fonds de la formation professionnelle pour financer l'apprentissage,
  • transfert de financement de l'Education nationale vers les CFA (Centres de formation d'apprentis) pour pallier les difficultés de trésorerie rencontrées par ces derniers.

Renaud Dutreil n'est cependant toujours pas disposé à ce que les apprentis soient payés à hauteur du Smic. Il considère que cette mesure irait à rencontre du développement de l'apprentissage qui subirait alors de plein fouet la concurrence des contrats Fillon, qui ne comportent pas de formation.

Cette mesure aurait pourtant contribué à accroître l'attractivité de cette filière. Le gouvernement souhaite faire passer le nombre d'apprentis de 365 000 à 500 000 d'ici à 2007, cependant la concurrence avec les contrats Fillon risque de perturber ses estimations. Cette réforme devrait être présentée en Conseil des ministres avant la fin de l'année.