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Peychiney-Alcan : les syndicats des deux groupes s'opposent à la fusion

Les premiers touchés seront les salariés des sièges sociaux des sociétés. Le canadien Alcan qui a lancé une offre publique d'achat (OPA) à l'égard du français Pechiney ne s'en cache pas. 1 200 personnes sont concernées dans les différents sièges sociaux des sociétés du groupe par la possible fusion des deux entités de production et de transformation d'aluminium. Comme l'ensemble des salariés du groupe (34 000 dans le monde dont 23 500 en France), Francis Orosco, délégué syndical central CFTC à Pechiney et coordinateur des sections CFTC du groupe, est inquiet. Il reconnaît que "Pechiney manque de liquidités pour surenchérir à la proposition d'Alcan, compte tenu de l'investissement en cours pour la construction d'une usine en Afrique du Sud. La CFTC du groupe n'est pas hostile par principe à une OPA, mais elle est très attentive au devenir de l'entreprise. En l'occurrence, elle est opposée à la fusion, comme les autres organisations syndicales de l'entreprise. " La CFTC de Pechiney craint des transferts de technologie et des suppressions d'emplois dans les usines françaises et européennes pour cause de doublons. Le comité de groupe et le comité central d'entreprise ont mandaté un expert pour évaluer l'effet de cette fusion sur les effectifs. Selon Francis Orosco, "Ce que veulent les concurrents et Alcan en particulier, ce sont les brevets qui leur coûtent cher quand ils utilisent la technologie Pechiney. " Le 10 septembre dernier, à Bruxelles, les organisations syndicales de Pechiney ont rencontré celles d'Alcan. Elles ont rédigé un communiqué de presse commun dans le cadre de la fédération européenne de la Métallurgie (FEM) et de l'EMCEF (fédération européenne de la Chimie) selon lequel les représentants du personnel et les salariés d'Alcan et de Pechiney disent non à la fusion. Ils déplorent l'absence de consultation des représentants du personnel, le manque d'informations et l'insuffisance des garanties.