Points de vue sur l'actualité

Si la santé a un coût, elle n'a pas de prix

Tirons les conséquences du désastre humain de cet été et reconsidérons les politiques en matière de santé. Nous sommes d'accord pour faire des économies, mais pas n'importe comment.

La CFTC a rencontré le Ministre de la Santé, Jean-François Mattei, pour échanger sur le grand chantier de l'assurance-maladie, qui devrait nous occuper jusqu'au deuxième semestre 2004.

Le premier constat dont la CFTC a fait part au ministre, c'est qu'il nous faut tirer toutes les conséquences du désastre humain de cet été. Ce qui s'est passé nous oblige à reconsidérer les politiques en matière de santé. A la CFTC, nous sommes d'accord pour faire des économies lorsqu'elles sont nécessaires, mais nous ne le ferons pas n'importe comment. Si la santé a un coût, elle n'a pas de prix !

La CFTC demande au Gouvernement une analyse transparente et complète des raisons du déficit de l'assurance-maladie. Nous avons en effet toutes les raisons de penser que le dérapage des dépenses serait pour un tiers imputable à un tassement des recettes prévues (baisse de charges non compensée). Nous voulons des réponses précises pour ensuite tirer toutes les leçons. Nous redirons notre attachement au développement de la prévoyance collective, notamment dans les PME, pour rattraper le retard actuel. Nous dirons enfin qu'il n'y a pas de réforme sans moyens nécessaires pour répondre aux besoins en effectifs dans la fonction publique hospitalière. Ces besoins existaient déjà avant la négociation des 35 heures, quoiqu'en disent certains. La CFTC n'acceptera pas que les 35 heures soient remises en question dans un secteur déjà caractérisé par une grande pénibilité des métiers. Tel sera également notre message dans la perspective des prochaines élections dans la fonction publique hospitalière.