Points de vue sur l'actualité

Tati : l'entreprise doit vivre

Jeudi 28 août, la réunion du comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire du groupe Tati n'affichait qu'un ordre du jour évasif sur les mesures à prendre face à la situation de l'entreprise. "Les élus des salariés étaient loin d'imaginer la mise en faillite, commente Albert Hamoui, secrétaire général adjoint de la fédération CFTC Commerce-Services-Force de Vente (CSFV). Il y a trois mois, les salariés avaient reçu un courrier du directeur général de Tati démissionnaire leur exprimant son inquiétude face à la baisse du chiffre d'affaire et sa demande d'un plan social, toutes deux ignorées par le PDG Fabien Ouaki. Ils savaient donc la situation de Tati fragile. Mais pas à ce point." Après la déclaration de cessation de paiement exprimée par Fabien Ouaki le 29 août, le Tribunal de commerce de Paris a écarté toute liquidation judiciaire immédiate du groupe. La procédure mise en place ouvre une période de quatre mois pendant laquelle la direction actuelle, ainsi que d'éventuels repreneurs pourront déposer leurs dossiers auprès des administrateurs nommés par le tribunal. De leur côté, les élus CFTC du CCE ont adressé aux administrateurs une demande de déclenchement du droit d'alerte afin d'obtenir une expertise des comptes de la société. Selon le PDG de Tati, il existerait une possibilité de redressement de l'entreprise en quatre mois et avec l'ensemble des salariés. Ce à quoi la CFTC de Tati veut croire. "Nous estimons que quelques améliorations dans la gestion du groupe et quelques modifications dans les gammes de produits devraient permettre de redresser la barre. Sans oublier que le dernier trimestre de l'année devrait aider à remplir les caisses !", poursuit Albert Hamoui.

Les 1 200 salariés n'ont pas touché leur salaire d'août. Ils devraient recevoir un acompte du salaire de septembre début septembre, et devraient en savoir plus sur leur avenir à l'issue du CCE du 6 septembre.