Points de vue sur l'actualité

Grève de la faim contre répression syndicale

Philippe Crombet était conducteur routier dans une société calaisienne du transporteur Norbert Dentressangle. Elu CFTC du comité d'entreprise et du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), il est conseiller prud'hommes depuis décembre dernier. Il affirme qu'on ne lui donne plus de travail depuis cette date. Quand, en avril dernier, survient la fermeture de son agence, la direction propose à tous les salariés d'intégrer le siège de Saint-Rambert, dans la Drôme. Ce que tous refusent parce qu'ils ne veulent pas déménager. Ils se voient donc offrir d'autres issues... A Philippe Crombet, la direction propose une place à Saint-Rambert en ne l'obligeant pas à déménager, ce qu'elle exigeait de ses 25 collègues. Il refuse donc en invoquant une différence de traitement et est licencié sur le motif de refus de travailler. Un motif qu'il dénonce. Il a par ailleurs postulé à d'autres emplois ouverts au sein du groupe qui lui ont été refusés sans explication, L'inspection du travail a été saisie du dossier, précise Philippe Crombet. Daniel André, le président du syndicat national CFTC du groupe, s'est enchaîné lundi 7 juillet au portail d'entrée du site de Saint-Rambert par solidarité avec Philippe Crombet et pour dénoncer la discrimination syndicale au sein du groupe. Le même jour, il a entamé une grève de la faim. Tous les syndicats le soutiennent. Ils ont bloqué le standard téléphonique du siège lundi 7 juillet entre 9 heures et midi. Pour la suite, nous sommes déjà quelque 300 salariés du groupe à envisager de bloquer la caravane du Tour de France qui passe quelques heures avant les coureurs en nous enchaînant, afin de ternir l'image du transporteur officiel de l'épreuve sans pénaliser les sportifs, déclare Philippe Crombet.