Points de vue sur l'actualitéRentrée sociale 2003 : un grand besoin d'espéranceLes salariés ne rechignent pas devant l'effort. Mais comment participer à ces efforts lorsque aucune perspective ne vous est donnée ? Chaque année, à cette période, il est convenu de se poser la question la rentrée sociale sera-t-elle chaude ? Cette année, la question est sans doute plus opportune que jamais. On peut sans crainte prophétiser une rentrée pour le moins morose. Un Français sur deux vit avec moins de 1 160 euros par mois (soit 7 609 francs). Les faillites d'entreprises, les grands groupes comme les PME, sont au plus haut depuis dix ans sur les six premiers mois de l'année. C'est dans un tel climat que vont s'ouvrir cet automne des chantiers à haut risque : après les retraites, de sombres menaces planent sur notre système de soins, le déficit de l'Unedic atteint un niveau préoccupant tandis qu'un malaise profond gagne l'ensemble de la fonction publique. On ne peut que comprendre l'inquiétude qui gagne les français qui explique, notamment, le succès d'un rassemblement comme celui qui a eu lieu il y a quelques jours sur le plateau du Larzac. Les salariés ne rechignent pas devant l'effort. Mais comment participer à ces efforts lorsque aucune perspective ne vous est donnée, aucun sens, aucune espérance ? C'est ce sens, cette espérance que la CFTC veut rappeler et construire, forte de ses valeurs. Dans quelques semaines, reprendra à Cancun (Mexique) le cycle de négociation de l'OMC sur les services. Ses enjeux sont considérables. Tout ce que vivent les salariés au quotidien est la conséquence d'un modèle de mondialisation qui part à la dérive sans aucune contrôle. |