Points de vue sur l'actualité

Le Licenciement pour motif personnel ne doit pas être un outil de gestion de la main d'oeuvre

Depuis 1997, les entrées à l'ANPE faisant suite à un licenciement pour motif personnel n'ont cessé d'augmenter, au point d'être aujourd'hui deux fois plus nombreuses que celles dues à un licenciement pour motif économique.

S'il est difficile d'appréhender les causes de cette évolution, elle peut être attribuée, en partie, à la montée en puissance de nouvelles pratiques de gestion de l'emploi et des effectifs. Ces licenciements permettraient de réduire ou de recomposer la main d'œuvre sans avoir recours à des plans sociaux et ils auraient l'avantage de préserver l'image de l'entreprise et d'être moins douloureux pour le corps social.

La Dares (ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité) révèle, en outre, que les salariés de plus de 50 ans sont nettement plus exposés au licenciement pour motif personnel ce qui confirmerait l'utilisation de cette forme de rupture du contrat de travail comme outil de gestion des ressources humaines.

Cette évolution est inquiétante et ne manque pas d'évoquer le système de notation au sein d'IBM ou la planification des licenciements pour motif personnel chez General Electric. Ces cas, qui pouvaient sembler isolés, pourraient, au contraire, devenir un modèle de management des ressources humaines que la CFTC se doit de dénoncer.