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La privatisation de l'énergie est en marche

Un projet de loi de changement de statut d'Électricité de France (EDF)-Gaz de France (GDF) devrait être déposé avant les vacances parlementaires et débattu à l'automne. Les représentants CFTC des industries électriques et gazières (IEG) à qui le projet a été confirmé par Bercy vendredi 6 juin dernier n'hésitent pas à parler de "dynamite sociale". Aujourd'hui, EDF-GDF est un établissement public industriel et commercial (EPIC). L'objectif du Gouvernement serait de le transformer en société anonyme puis de procéder à l'ouverture du capital en 2004, avant de privatiser l'entreprise. "Le Gouvernement ne nous a donné aucune garantie. Nous ne savons pas si la privatisation sera partielle ou totale", déplore Dominique Villers, Président de l'Union Nationale des Syndicats CFTC du personnel des IEG, qui souhaiterait connaître les raisons de cette évolution juridique. Aucun projet industriel ne semble la justifier, c'est pourquoi la CFTC des IEG veut obtenir des garanties quant aux missions de service public. "Nous sommes inquiets du sort des clients les plus démunis et de la péréquation tarifaire (même tarif sur tout le territoire). Les futurs actionnaires chercheront certainement à réaliser des bénéfices à court terme", poursuit Dominique Villers. Le secteur de la sûreté nucléaire devrait aussi être privatisé.

Aussi la CFTC des IEG n'exclut pas des actions en intersyndicale si aucune proposition de négociations n'est formulée à son encontre. "Nous pouvons travailler à d'autres solutions qui satisferaient à la fois la compétitivité et l'intérêt général, une entreprise d'un troisième type dans la logique du développement durable", propose Dominique Villers.