Points de vue sur l'actualité

Le déclassement professionnel concerne près d'un quart des jeunes actifs

Le déclassement professionnel est une situation dans laquelle une personne occupe un emploi pour lequel elle possède un niveau de formation supérieur à celui normalement requis. A l'heure actuelle, ce phénomène touche 25% des jeunes actifs. Cependant, les diplômés des grandes écoles ou de l'enseignement supérieur sont relativement peu concernés par cette situation.

Les femmes, jeunes, célibataires, titulaires d'un diplôme inférieur au niveau I (Bac+5) et travaillant dans une petite entreprise de l'agriculture ou du commerce représentent le profil type des personnes qui risquent d'être confrontées à une situation de déclassement professionnel et salarial par rapport à leur niveau de formation initiale.

Difficilement quantifiable, ce phénomène aurait cependant progressé à mesure que la proportion de diplômés progressait au sein de la population active.

Par ailleurs, dans un contexte de chômage élevé, les jeunes diplômés sont davantage enclins à accepter un emploi stable mais "déclassé" en terme de qualité ou de rémunération. De plus, les entreprises recrutent les candidats les plus diplômés parmi les demandeurs d'emploi car elles partent du principe que leurs coûts de formation seront réduits.

Cette situation a, bien évidemment, des conséquences sur les rémunérations des jeunes embauchés. Plus de trois diplômés du supérieur sur dix sont moins bien payés que la moitié des titulaires du diplôme inférieur. Cette situation est encore plus critique pour les femmes (39 %) et pour les titulaires d'un baccalauréat général (43 %).

L'acceptation d'un emploi déclassé s'inscrit dans la durée. En effet, deux "déclassés" sur cinq, en 2001, le sont encore un an plus tard, alors qu'un sur trois n'a plus d'emploi.