Points de vue sur l'actualité

DODO, fabricant de couettes : entrave à l'exercice du droit syndical

A Saint-Avold (Moselle), les militants CFTC de l'entreprise Dodo, en conflit ouvert avec leur employeur, dénoncent les entraves à l'exercice du droit syndical, et au fonctionnement du comité d'entreprise... "Une pratique courante", expliquent Sylvain Novellu et Stéphane Belina, délégués syndicaux CFTC de ce fabriquant de couettes.

Tout a commencé lorsque la CFTC a demandé une revalorisation des salaires pour vingt-six des quatre cents collaborateurs de Dodo. La direction, refusant tout dialogue, a commencé par faire pression sur les salariés pour les persuader d'abandonner leur revendication. "L'entreprise faisait peser la menace de délocalisation et m'en rendait responsable", ajoute Sylvain Novellu. Quelques jours plus tard, il reçoit à son domicile une lettre anonyme contenant des menaces de mort : "Si Dodo crève, tu auras un couteau dans le dos", menaçait le corbeau, qui lui conseillait, par ailleurs, de faire surveiller sa femme et sa fille : "On pourrait en faire des allumettes", poursuivait l'auteur de la lettre.

Sylvain Novellu dépose une plainte au commissariat et dénonce des nombreuses entraves à l'exercice du droit syndical. Moins d'une heure et demie après que la direction de Dodo en a eu connaissance, son épouse reçoit à son tour un appel téléphonique anonyme insultant. A ce jour, l'identité du corbeau demeure inconnue. Mais le Procureur de la République, saisi de l'affaire, est parvenu à identifier l'appel qui provient bien de chez Dodo. Or il n'y avait, ce jour-là, que cinq cadres et un dirigeant dans l'entreprise. La CFTC, par la voix de Hubert Grun, Secrétaire Général de l'Union Départementale CFTC de Moselle, soutient son délégué syndical et Maître Ralph Blindaeur, avocat du syndicat, prépare son dossier pour discrimination syndicale. Des articles parus dans la presse quotidienne régionale ont permis de "faire taire le corbeau". Il n'en demeure pas moins que le conflit persiste. Une enquête, menée par l'inspection du travail, suit son cours.