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Échec des Quinze à trouver un accord sur une directive sur le travail intérimaire

Le Conseil des Ministres de l'Union Européenne (UE) a échoué, mardi 3 juin, à trouver un accord sur une directive garantissant une plus grande protection des intérimaires. Le projet prévoyait que cette catégorie de salariés soit traitée de la même manière que les salariés de l'entreprise et notamment sur le plan salarial. La présidence grecque de l'UE avait proposé, à titre de compromis, qu'un délai de six semaines soit prévu pendant lequel l'égalité de traitement en matière de rémunération ne s'appliquerait pas.

John Monks, Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), commentant l'échec du Conseil des ministres, a déclaré: "Les travailleurs intérimaires ont malheureusement été oubliés. Les gouvernements qui ont bloqué l'accord d'aujourd'hui soutiennent en fait un système à deux vitesses en Europe, qui est injuste car il laisse les travailleurs intérimaires vulnérables et les expose aux pires employeurs. Je lance un appel au gouvernement italien pour que, pendant sa Présidence, il remédie en priorité à l'échec d'aujourd'hui." Déjà au cours du XémeCongrès de la CES, les délégués réunis à Prague du 26 au 29 mai 2003, exprimaient leur forte inquiétude et leur incompréhension face au risque de blocage de l'adoption de la proposition de directive sur le travail temporaire et à son risque de dénaturation majeure par un certain nombre d'Etats membres : Grande-Bretagne, Irlande, Danemark et Allemagne. Ils avaient insisté sur le fait que "cette directive est importante pour assurer une régulation de cette forme de travail garantissant une égalité de traitement sur les conditions d'emploi de ces travailleurs et travailleuses". Et d'ajouter, "l'établissement de ces normes minimales, indispensables, notamment dans la perspective de l'élargissement, doit compléter les accords-cadre déjà mis en œuvre dans le cadre juridique communautaire sur le travail temporaire et les contrats à durée déterminée. Cela constituera une base solide pour des futures initiatives législatives garantissant les conditions décentes d'emploi des travailleuses et travailleurs dans un marché du travail évolutif".