Points de vue sur l'actualité

Cette chère grève

Les agents de la Fonction publique assument les jours de grève. Chaque journée non travaillée est décomptée ! Cette année, le Gouvernement est décidé à faire appliquer strictement la réglementation, aux dépens de la coutume qui permet un étalement et un partage du coût. "En 1995, il avait ainsi été appliqué la règle des trois tiers à la SNCF, rappelle Bernard Aubin, Secrétaire Général des Cheminots CFTC. Les jours de grèves ont été partagés à part égale entre congés, retenue de salaire et prise en charge par l'entreprise". Cette année, les cheminots CFTC ont assumé leur position de solidarité avec le mouvement social sans appeler à la grève illimitée. Il n'y a donc que quelques jours de mobilisation qui seront déduits de la paye de juin. On peut estimer que la fermeté affichée par la direction de la SNCF vient d'une demande de son ministère de tutelle, voire de plus haut.

La même rigueur domine chez les personnels de la santé et des services sociaux. Mais Bernard Sagez, Secrétaire Général des Santé - Sociaux CFTC indique que s'il n'y a pas d'accord national, le paiement des jours de grève peut être admis localement. Les établissements sont autonomes et des négociations peuvent avoir lieu au cas par cas.

Dans le cas contraire, la retenue de salaire est immédiate, à la différence de la SNCF où l'étalement est possible sur plusieurs mois.

Les négociations sont également décentralisées pour les agents de la Fonction Publique Territoriale. Mais les collectivités peuvent faire jouer leur couleur politique : une mairie de gauche accordera le paiement des jours de grève sous un gouvernement de droite, et inversement. Contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, les agents en grève payent de leur personne et de leur engagement.