Points de vue sur l'actualité

Femmes au bord de la crise de nerfs

"Pourquoi le m² n'est-il pas rémunéré au même tarif selon que l'on est salarié de Sofitel ou de son sous-traitant Sin et Stes ?". La question de Basantee Pattar, déléguée syndicale centrale CFTC de la société Sin et Stes, est sur toutes les lèvres des agents de nettoyage de l'hôtel Sofitel Saint-Jacques à Paris. Et très sûrement sur celles de tous les agents de nettoyage travaillant pour le sous-traitant Sin et Stes. Les femmes de chambre salariées de Sofitel disposent de plus de temps pour faire moins de chambres et gagnent plus que celles salariées par un sous-traitant. Et ce n'est pas tout... "Il y a plusieurs années de cela, j'ai dû venir travailler malgré un arrêt maladie parce que j'étais menacée de licenciement", témoigne Basantee Pattar. Elle dénonce aussi les manœuvres de la direction qui ne facilitent pas l'action syndicale : mandats et heures de délégation refusés par la direction, non mise à disposition d'un local syndical sinon au siège de Roissy... Autant de raisons qui ont conduit le Syndicat National CFTC des Employés et Gardiens d'Immeubles et Concierges (Segic-CFTC), qui défend les intérêts des femmes de chambres, à appeler à la grève en novembre dernier. Depuis Basantee Pattar continue à revendiquer, outre le respect du droit syndical, des conditions identiques pour l'ensemble des femmes de chambre (même nombre de chambres, mêmes salaires, mêmes avantages). Elle souhaite aussi obtenir la transformation des contrats à durée déterminée à répétition en contrats à durée indéterminée. Des élections sont prévues le 10 juin chez Sin et Stes, mais des vices de procédure pourraient contraindre à un report au bureau du Sofitel Saint-Jacques.