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En France, un million d'enfants en dessous du seuil de pauvreté

L'Insee vient de rendre publique une étude qui révèle qu'entre 1998 et 1999, un million d'enfants vivaient en France en dessous du seuil de pauvreté, leurs familles disposant de moins de 552 euros de ressources par unité de consommation par mois (soit 50% du niveau de vie médian en France). Ce seuil conventionnel de pauvreté correspond à 552 euros pour une personne seule et 828 euros pour un couple, auxquels s'ajoutent 166 euros par enfant de moins de quatorze ans et 276 euros par enfant de quatorze ans et plus.

Plus de 50% de ces enfants ont des parents sans activité professionnelle (10 % pour la population globale). Et parmi ces parents, 16% n'ont pas fait d'études. Par ailleurs un quart de ces enfants vivent dans des foyers monoparentaux.

L'insee a analysé cette pauvreté sous deux aspects : monétaire et conditions de vie. Cela permet de définir un "noyau dur" de 6% des enfants en France.

Ces données statistiques confortent notre analyse de l'évolution de la pauvreté en France. Elles confirment l'échec des politiques d'assistanat qui ont prévalu depuis la fin des années 40 au détriment de politiques actives de lutte contre l'exclusion. Alors que le Gouvernement s'attelle à une réforme nécessaire des dispositifs d'insertion, la CFTC a rappelé sa volonté de voir instituer en France, un contrat de professionnalisation permettant à toute personne sortie du système scolaire d'accéder à un contrat en alternance lui garantissant une qualification pour accéder et se maintenir en emploi tout en percevant une rémunération équivalente au Smic. Depuis le début des années 90, la CFTC revendique une mobilisation de tous les acteurs sociaux au service d'un retour en activité pour l'ensemble des personnes en situation d'exclusion. Les budgets attribués à la lutte contre les exclusions doivent être sérieusement contrôlés afin de contribuer plus à l'action qu'à la multiplication des structures.

Enfin, la Conférence Familles nous rappelle à la vigilance. Il ne suffit pas de mettre au monde de nombreux enfants afin de garantir le renouvellement de la main-d'œuvre et le paiement des retraites. Il est important de construire une société accueillante pour que chaque enfant grandisse dans un environnement favorisant son développement physique, affectif et intellectuel. Un effort particulier doit porter sur les plus de dix ans et sur l'aide à la parentalité.
Ces enfants pauvres seront des adultes pauvres pour un grand nombre d'entre eux. Dans un pays riche comme la France, nous ne pouvons accepter que se développe un tel phénomène.