Points de vue sur l'actualité

Les seniors ont peu accès a la formation

A partir de 45 ans, l'accès à la formation baisse pour les actifs en emploi et se réduit encore plus au-delà de 55 ans. Les seniors appartiennent également à une génération qui a moins bénéficié de la formation que les générations suivantes. Selon une enquête réalisée par la Direction de l'Animation, de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares - Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité), ce phénomène s'explique notamment par les politiques de gestion de la main-d'œuvre des employeurs, qui ne sont pas enclins à investir dans la formation de travailleurs dont les perspectives de carrière sont limitées.

Si les seniors expriment de moindres besoins de formation, il serait dangereux d'en conclure que leur faible accès à la formation s'explique uniquement par un tel désintérêt. Toujours selon cette étude, un phénomène circulaire de moindre accès à la formation entretient chez ces personnes un sentiment de renoncement ou tout du moins de moindre appétence.

Actuellement, l'accès à la formation continue des seniors varie, sensiblement, selon l'environnement professionnel (taille de l'entreprise, secteur d'activité, qualification).

L'objectif des actions de formation diffère en fonction de l'âge de la personne : 83 % des plus de 50 ans se forment dans le but de s'adapter aux évolutions de leur emploi contre 61 % des moins de 25 ans. D'une manière générale, plus le salarié vieillit et moins il s'engage dans des formations visant un changement d'emploi (6 % des plus de 50 ans contre 29 % pour les moins de 25 ans). Les formations pour les plus de 50 ans sont rarement diplômantes ou associées à une certification. En revanche, il s'agit davantage de formations en bureautique et informatique ou en ressources humaines et communication. Peu d'entreprises déclarent adapter la formation à leurs salariés âgés.

Pour la CFTC, les enjeux de la formation continue au fil de l'âge revêtent, aujourd'hui plus qu'hier, une importance indéniable en raison du vieillissement de la population active. Une meilleure articulation entre formation et progression professionnelle contribuerait sans nul doute à aiguiser le désir de formation, et ce, à tous les âges.