Points de vue sur l'actualité

Les propositions du Rapport Chadelat sur l'assurance maladie ne résoudront rien !

Les dépenses de soins de ville au titre de l'année 2002 ont augmenté de 8 %. Les premiers indicateurs concernant l'année 2003 ne laissent pas entrevoir une décélération des dépenses. Les prévisions conjoncturelles concluent à un déficit probable de 17 milliards d'euros de la CNAMTS à la fin du premier semestre.

Pour la CFTC, les deux facteurs essentiels d'augmentation des dépenses sont les besoins de soins grandissants de la population (les maladies de longue durée, le vieillissement, la dégradation des conditions de travail) et l'absence de politique conventionnelle fédératrice de l'ensemble des professionnels de santé.

Les propositions avancées par M. Chadelat, chargé de revoir l'articulation entre l'assurance maladie obligatoire et les assurances maladies complémentaires ne résoudront rien. Bien au contraire, elles visent à culpabiliser les assurés sociaux au bénéfice des professionnels de santé, et les rendront seuls responsables de l'équilibre des dépenses de santé.

La nouvelle gouvernance de l'assurance maladie doit se construire dans le respect du principe de solidarité entre l'ensemble des citoyens. La CFTC s'oppose fermement à ce que l'on confie au secteur privé lucratif la prise en charge de certains soins.

La CFTC préconise que l'assurance maladie obligatoire intervienne sur l'ensemble des dépenses de santé et ce, même à un taux de prise en charge très faible pour certains actes tels l'optique et les prothèses dentaires.

Les besoins de la personne humaine en matière de santé ne sauraient tomber dans le mercantilisme; la CFTC dénoncera toute dérive.