Points de vue sur l'actualité
Réforme des retraites : Intervention CFTC au Conseil Economique et Social Permettre le choix d'une retraite personnalisée
Préambule : Le 3 février 2003, Guy Naulin, président du groupe CFTC au Conseil Economique et Social, est intervenu après le dis cours du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, sur le dossier des Retraites.
"Vous avez entendu les attentes et l'inquiétude exprimées le 01 février 2003 Cette Mobilisation rappelle la nécessité d'associer les partenaires sociaux à l'élaboration de la réforme. L'exclusion du marché du travail de nombreux salariés de plus de 50 ans et l'entrée tardive des jeunes sur ce marché sont les premières causes du déséquilibre de nos systèmes. La sauvegarde des retraites nécessite un engagement fort de l'ensemble des acteurs dans le domaine de l'emploi.
Comment parler d'allongement de la durée de cotisation quand 60% des salariés cessent leur activité avant 60 ans du fait de leur entreprise ?
Les retraités sont des acteurs de la vie en société. Leur niveau de vie doit être garanti et la CFTC revendique un revenu de remplacement équivalent à 75% du revenu d'activité.
L'âge de 60 ans doit demeurer la référence, et la durée d'affiliation doit primer sur le critère d'âge. Les salariés doivent pouvoir prendre leur retraite dès qu'ils ont acquis la durée de 160 trimestres d'assurance, quel que soit leur âge.
La diversité des parcours personnels doit permettre le choix d'une retraite personnalisée dès lors que la durée d'assurance atteindrait 150 trimestres, avec la possibilité, pour ceux qui le souhaitent, de travailler plus longtemps.
Il doit être tenu compte de la pénibilité des tâches, des temps sociaux reconnus d'utilité collective et des charges de famille; c'est la première manière de garantir l'équité.
La CFTC est particulièrement attachée aux droits liés aux charges de famille, dont la négation serait une profonde et désastreuse injustice. La famille est le lieu où se noue la solidarité intergénérationnelle qui est un principe intangible de la cohésion sociale et de nos régimes de retraite par répartition.
Les régimes statutaires et spéciaux font partie intégrante des statuts professionnels. Leur équilibre ne saurait être rompu, mais des adaptations et une harmonisation peuvent être négociées dans le respect des spécificités de chacun d'entre eux.
L'incertitude des prévisions justifie une réforme souple, progressive et adaptable, visant à garantir la pérennité de nos systèmes par répartition ainsi que le niveau de vie des retraités dans la solidarité et l'équité."
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