Points de vue sur l'actualitéLa mobilité professionnelle est plus souvent contrainte que volontaireUn récent rapport du Commissariat Général du Plan constate que la mobilité professionnelle est en perpétuelle augmentation depuis une vingtaine d'années. Ainsi, avant 1985, environ 12% des actifs quittaient ou retrouvaient un emploi d'une année sur l'autre, contre 16% dans les années 1990. Cependant, cette mobilité est de plus en plus liée à une déstabilisation de l'emploi. En effet, si les mouvements sur le marché du travail ont fortement progressé, c'est essentiellement en raison de l'accroissement des passages par des périodes de chômage. De plus, cette mobilité "contrainte", s'opère le plus souvent au détriment des personnes les moins qualifiées : en 2000, le taux de mobilité annuel des employés et des ouvriers non qualifiés (24%) est près du double de celui des cadres et professions intermédiaires (12%) ou des ouvriers et employés qualifiés (15%). A l'opposé, les mouvements promotionnels n'ont quasiment pas évolué au sein des entreprises. Le rapport, réalisé par le groupe "Prospective des métiers et des qualifications" du Commissariat Général du Plan, préconise le développement de la formation tout au long de la vie au bénéfice des actifs les moins qualifiés. Ces formations pourraient ainsi se substituer à la formation initiale des actifs les moins qualifiés et leur procurer une double satisfaction : Premièrement, elles devraient permettre une réduction des inégalités sociales, la mobilité serait ainsi vécue de manière positive et non comme une contrainte. Deuxièmement, elles permettraient une amélioration de la performance des entreprises, dans l'hypothèse où la formation choisie, en fonction du projet professionnel des individus, soit négociée avec l'entreprise. D'autre part, selon le rapport, les jeunes, les travailleurs les plus âgés et les femmes sont aussi ceux dont les trajectoires professionnelles sont les moins sécurisées. Pour la CFTC, toute personne doit pouvoir bénéficier d'actions de formation lui permettant d'acquérir une qualification transférable d'une entreprise à une autre, et ce, dans l'éventualité d'une mobilité. Or, la CFTC constate, à l'heure actuelle, que les formations dont bénéficient les moins qualifiés se limitent, le plus souvent, à des formations d'adaptation au poste de travail. |