Points de vue sur l'actualité

DAEWOO : Bérézina lorraine

Pour une fois, tous les salariés étaient unis, cadres et ouvriers confondus, se félicite amèrement Zefa SOHBI, déléguée syndicale CFTC à l'usine DAEWOO de Fameck, en Lorraine. C'était le 21 décembre 2002, sur l'un des trois sites lorrains du groupe sud-coréen, alors qu'ils retenaient leur président directeur général coréen dans le but d'obtenir ce que prévoyait le premier plan de sauvegarde. A savoir, si un nouveau plan de licenciement intervenait en 2003, les salariés qui ont entre un et dix ans de maison obtiendraient une prime d'ancienneté. Résultat de cette séquestration de quelques heures : ordre de virement signé le jour même. Mais seulement 7 900 euros (à peine 52 000 francs) pour dix années dans l'usine. Le PDG avait annoncé une restructuration de l'usine de Fameck, qui produisait des téléviseurs, alors qu'il s'agissait d'un dépôt de bilan ! Les biens sont immobilisés et nous sommes sous le coup d'une injonction de la banque qui veut récupérer son argent, poursuit-elle. Comme tous ses collègues, elle est revenue de congés lundi 6 janvier, mais les salariés ne veulent plus travailler ; ils n'ont plus le moral ; cela fait deux ans que le plan social dure !

Mardi 7 janvier, ils apprenaient l'arrêt des chaînes de production et sont rentrés chez eux.