Points de vue sur l'actualitéLe Gouvernement veut-il une fonction publique de qualité ?Avec une précision de métronome, certains observateurs de la vie publique, au moment des discussions budgétaires cherchent la cause des augmentations des impôts. Inévitablement ils pointent du doigt les dépenses engendrées par la fonction publique, et le discours réducteur est de rigueur : trop de fonctionnaires et trop payés. Pour diminuer la pression fiscale il faut donc diminuer le nombre de fonctionnaires et ne plus augmenter leurs rémunérations. Or, en ce qui concerne les effectifs, le deuxième rapport de l'Observatoire de l'Emploi Public vient juste à propos rappeler le champ réel de la fonction publique et apporter un éclairage intéressant sur les effectifs réels des agents publics. Ce rapport est un outil précieux pour la mise en place d'une gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences afin d'assurer une fonction publique de qualité, que beaucoup de pays nous envient. Mais tant que le Gouvernement n'aura pas clarifié sa politique en matière de périmètre d'intervention de l'Etat et des collectivités publiques, nous craignons que le résultat des travaux contenus dans le rapport soit sans intérêt. Le problème se situe au niveau national ce dont il faut s'assurer, c'est que le service public dans son ensemble, et chacune des trois fonctions publiques, considérée isolément, disposera bien au plan national de jeunes formés prêts à être embauchés. Que veut le Gouvernement ?
Il faudra bien qu'il dévoile ses intentions : entend-il prendre les mesures à partir de 2003 pour permettre le maintien de l'emploi public statutaire ou bien préfère-t-il laisser la fonction publique s'étioler, et laisser la situation se dégrader. Ne rien faire aujourd'hui pour augmenter la formation de jeunes fonctionnaires : faute d'agents placés en formation en nombre suffisant dès maintenant, pour anticiper les départs qui vont s'accélérer à partir de 2006, la fonction publique sous statut implosera. On peut d'ailleurs suspecter que certains adeptes de la libéralisation du marché, dans toutes les sphères d'activités, ne visent en fait ce but inavoué. |